jeudi 26 novembre 2009

LE MATIN TÔT

Je me lève et te trouve dans ma salle de bains, devant le miroir, une brosse à la main. Ça ne rigole pas quand on écrit que tu es coquet. Soit. Je te prête ma brosse, de toute façon tes cheveux frisés sont bien plus difficiles à démêler que les miens où nulle barrette ne s’accroche. Ça a été un drame toute mon enfance, ça, de toujours avoir les mêmes cheveux raides. Maintenant le drame est fini, et avec lui, l’enfance. Quoique… En tant qu’ange, ne pourrais-tu pas me friser les cheveux? Non? Bon d’accord, je sais c’est sans espoir. Ben, oui, il n’y a pas que toi qui es coquet. Tu te brosses, mais tu te dépêches, je dois sortir après et il est hors de question de le faire sans toi, c’est trop dangereux. Ok, ok, cinq minutes. De toute façon, ce n’est pas avec la cafetière qu’il peut m’arriver quelque chose.

Le café bien amer me donne le goût du matin et je m’apprête à sortir en oubliant l’ange. C’est que je ne suis pas encore habituée. Mais au coin de la rue j’y pense, une vieille personne traverse subtilement le passage clouté et une voiture freine juste à temps pour éviter le pire. Je suis sûre que c’est lui. La vieille dame finit sa traversée glorieusement, comme si rien au monde ne pouvait l’en empêcher. Elle trace, lentement son chemin de tortue sage, l’agitation de la jeunesse ne l’atteint point, cette dame a le même ange que moi, je le reconnais.

Je lui demanderais de me raconter quelques petites histoires qui me feront faire connaissance avec la dame-tortue.

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